Si, la vie à la côte nous fait du bien !

CONTRIBUTION LECTEUR Publié le mercredi 22 juillet 2015 à 16h40 – Mis à jour le jeudi 23 juillet 2015

OPINIONS

Une chronique de Jan De Troyer.

Un léger étonnement m’a envahi il y a quelques mois en observant les réactions à ma décision de quitter la capitale. En automne dernier, mon épouse et moi-même avons fait le choix d’aller profiter en permanence de l’air pur du littoral. Depuis lors, plus d’un ami bruxellois nous a surpris par ses commentaires de mauvais augure, au point que nous avions quelquefois l’impression d’avoir annoncé notre “euthanasie intellectuelle”.

La décision de quitter la capitale n’a d’ailleurs pas été évidente pour deux Flamands bruxellois convaincus, ayant savouré pendant 40 ans avec ardeur et passion la vie urbaine. Etait-ce une overdose de théâtre, de musique et de culture qui nous a poussés ? Ou notre aversion pour la médiocrité du monde politique flamand à Bruxelles ? Nous n’avons pas d’explication claire. Peut-être est-ce simplement l’âge qui nous fait préférer les promenades sur la plage aux concerts de jazz et aux frivolités des boîtes de nuit ?

Mais donc, hormis de rares félicitations, nous avons reçu pas mal de prophéties de Cassandre. “S’enterrer dans un coin perdu à la périphérie du pays, quelle idée !”, nous a dit un ami quand il a appris que nous avions choisi Coxyde comme nouveau lieu de résidence. La remarque la plus souvent répétée se résume en une phrase : “Mais vous n’allez pas regretter la vie intellectuelle, la culture, l’ambiance internationale de la capitale ?” Même six mois plus tard, ces commentaires reviennent comme un refrain.

Certains ne se sont d’ailleurs pas limités aux seuls regrets et mauvaises prophéties. Lors d’une récente visite à des amis habitant la capitale, nous avons appris – au cours d’une discussion passionnée sur l’Islam – que “le séjour à la côte ne nous a pas fait du bien”. Notre cervelle doit être infectée par un virus sorti des tranchées de la Grande Guerre. Nous nous sommes réconfortés en nous disant que les métropolitains qui comprennent mieux les choses que les provinciaux existent partout. Mais c’est surtout la réalité de la vie qui nous a rassurés.

Contrairement aux prédictions d’aucuns, l’hiver dans le Westhoek, la région entre l’Yser et la frontière française, ne nous a pas apporté une solitude pesante. Nombre de gens apprécient le charme des plages sans la foule. Et la culture ne nous manque pas non plus.

A Ostende, nous avons pu savourer le jazz génial d’Avishai Cohen. Pour entendre les meilleurs musiciens classiques, il nous suffit de nous rendre au Concertgebouw de Bruges, à 45 minutes de chez nous. Et à Coxyde même, nous avons découvert l’abbaye Ten Duinen et l’un des plus beaux musées du pays, dédié à Paul Delvaux.

Jusqu’à présent, nous avons entendu autour de nous autant de francophones qu’à Bruxelles et là où nous suivons un cours d’italien, les leçons de néerlandais sont fréquentées par 25 nationalités différentes.

Comme nous habitons légèrement à l’intérieur des terres, l’invasion massive des touristes qui nous avait été prophétisée ne nous a jusqu’à présent pas ennuyés.

En moins d’une année, nous avons pédalé plus de kilomètres qu’en 40 années de séjour à Bruxelles, sans nous inquiéter des poussières fines. Et si nous laissons le cabriolet ouvert dans la rue, c’est parce qu’après quelques mois, nous nous sommes libérés de la paranoïa sécuritaire.

Depuis que nous avons échappé au rythme frénétique de la capitale, nous avons retrouvé le temps de lire des livres. On dirait que l’air du littoral nous protège contre l’agonie intellectuelle qui nous avait été annoncée.

source

Over annie goossens

Oostende Terminus na een zwervend leven. Terug naar mijn west-vlaamse roots en het ontdekking van mijn oorspronkelijke taal
Dit bericht werd geplaatst in hédonisme, Oostende en getagged met , , . Maak dit favoriet permalink.

Geef een reactie

Vul je gegevens in of klik op een icoon om in te loggen.

WordPress.com logo

Je reageert onder je WordPress.com account. Log uit /  Bijwerken )

Facebook foto

Je reageert onder je Facebook account. Log uit /  Bijwerken )

Verbinden met %s